Bilan d'une vie de femme (Quatre jours en mars)

Ingrid Dreyer, 49 ans, est au tournant de sa vie de femme dans Quatre jours en mars de Jens Christian Grondahl. Elle a réussi professionnellement, mais quid de sa sphère privée ? Un ratage, ou pas loin. Grondahl est l'écrivain de la banalité du quotidien et de la profondeur psychologique. Son dernier roman est presque une caricature du style qu'il développe depuis des années et lasse parfois par son insistance à scanner le cerveau d'Ingrid, et ne plus laisser la moindre parcelle d'ombre. Comme souvent chez l'écrivain danois, le présent et le passé se télescopent et les retours en arrière contaminent, jusqu'au trop plein, le portrait de cette femme au bord de la crise de nerfs. Autour d'elle, des proches avec lesquels elle entretient des relations maladroites : un fils, délinquant ; un ex-mari, lointain ; un amant, indéchiffrable ; une mère, difficile ; une grand-mère, idéalisée etc. Tout ce petit monde crée une zone de turbulences autour d'Ingrid, laquelle va devoir se remettre en question durant ces quatre jours. Grondahl dit vouloir décrire "le drame intérieur, la lutte de quelqu'un à travers des bribes de souvenirs." Il le fait avec un talent indéniable, même s'il n'est pas interdit de trouver son récit souvent uniforme et lourd dans l'analyse au scalpel des tourments de son héroïne.




14/03/2011
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