Parfois sur les rails (Un train pour Tula)

Un train pour Tula, du mexicain David Toscana, est un livre qui demande un minimum de concentration pour ne pas être emporté par les différentes couches temporelles des récits qui se succèdent sans transition. Il y a trois histoires en une : celle de Juan, orphelin, malheureux d'être dédaigné par la femme de sa vie ; celle de Froylan, son biographe, lui aussi amoureux d'une femme idéale ; celle, enfin, de Tula, ville frontière vouée à disparaître.
La comparaison avec Garcia Marquez, osée par l'éditeur, ne tient pas vraiment les rails. Le livre, à l'instar d'une grande partie de la littérature mexicaine d'aujourd'hui (Guillermo Arriaga en tête), paraît plus réaliste que baroque. Un réalisme ajouré de fantaisie, cependant, un peu déconcertant, d'autant que l'auteur adore les mises en abyme et les personnages hors du commun (outre les deux héros pré-cités et les femmes qu'ils poursuivent de leurs assiduités, un prêtre, un général, un maestro, d'autres encore, viennent mettre leur grain de sel dans un récit aux contours labyrinthiques).
Peut-être est-ce une question de cyclothymie de lecteur, mais on se sent parfois exclu du livre, et à d'autres moments en plein dedans. Un roman qu'il est difficile de conseiller. De même que de déconseiller, d'ailleurs. Dans le doute, mieux vaut s'abstenir d'un avis péremptoire. Et rester circonspect.




07/10/2010
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