Citoyenne cubaine (Partir, un point c'est tout)

Partir, un point c'est tout. C'est le titre du premier roman de Veronica Vega. Cubaine, comme Zoé Valdés et Karla Suarez, avec cette différence qu'elle vit toujours sur son île, contrairement à ses consoeurs, même si son livre semble celle d'une exilée intérieure. Veronica Vega raconte sa vie, au sein d'un collectif d'artistes, ses préoccupations de mère, et surtout le quotidien d'une citoyenne cubaine comme les autres. Le récit est touffu et semble prendre un malin plaisir à perdre son lecteur. Tout se mélange, l'absence des pères (celui de la narratrice et celui de son fils), la difficulté de se faire une place dans le microcosme culturel cubain, qui vous place d'emblée au rang de marginale, la difficulté des moyens de transport quand on réside à Alamar, dans la banlieue de La Havane. On est vraiment au coeur de l'existence de cette femme qui se débat entre problèmes matériels et questions existentielles. Quant à savoir s'il faut "partir, un point c'est tout", ce n'est pas si simple, survivre est déjà un travail à plein temps. Le livre de Veronica Vega est assez difficile à suivre, que ce soit sur la forme ou sur le fond, fidèle au chaos ambiant. Plus qu'un roman, c'est une sorte de fiction collective et intime, marquée par l'idée que l'espoir d'une vie meilleure, là-bas ou ailleurs, est une notion périmée.



22/03/2011
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