La vie à rebours (L'étrange histoire de Benjamin Button)

Cette sensation là est aussi précieuse que rare. Elle est de l'ordre de l'indicible et de l'intime. Oui, ce sentiment qui vous lie, pour la vie, à une oeuvre d'art, peinture, roman, film, peu importe. Parce qu'elle vous a pris par la main et vous a transporté, sur son tapis volant, au coeur d'une création unique où, d'une certaine façon, c'est le sens de la vie que vous effleurez du bout des doigts. L'étrange histoire de Benjamin Button est de cette nature là, même s'il est certain que certains n'y verront que poudre aux yeux hollywoodienne. Tant pis pour eux. David Fincher, arrivé à un point de totale maîtrise de son art, raconte une histoire qui est simple et extraordinaire comme une venue au monde. Une vie à rebours, celle d'un Brad Pitt, impeccable, qui ne fera que croiser celle de son élue, une Cate Blanchett touchée par la grâce. Le risque était grand de tomber dans les pièges du romantisme facile et du sentimental poisseux. Fincher s'en joue avec une serénité qui est l'apanage des grands : ellipses audacieuses, refus d'évoquer les repères historiques qui auraient surligné le passage du temps. C'est un grand film sobre, d'un lyrisme tranquille (qui a parlé de Kazan ?). Allez, n'ayons pas peur des mots, c'est déjà un grand classique du 7ème art.



05/02/2009
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