Moisson de vieux films (Novembre/2)


La chanson de la lanterne (Uta andon, Mikio Naruse, 1943)
Kitahachi est le fils d'un célèbre acteur de nô de Tôkyô. Il profite d'une représentation à Nagoya pour rendre visite à Sôzan, un maître de nô extrêmement réputé. Déçu par la prestation qu'exécute le vieil homme, Kitahachi l'humilie avant de s'enfuir. Outragé, Sôzan se suicide. Des années plus tard, Kitahachi prend conscience de son erreur. Il apprend alors que la fille du maître a été vendue comme geisha.
Un film qui tranche sur la production habituelle de Naruse. Une sorte de conte qui permet de s'imprégner de la culture du théâtre japonais, dans une atmosphère musicale, parfois teintée de fantastique. Si les thèmes ne sont pas habituels au cinéaste, la mise en scène, elle, reste étincelante.

Le géant du grand nord (Yellowstone Kelly, Gordon Douglas, 1959)
Encore un très bon western de Gordon Douglas, maître du genre. Humaniste, progressiste, honnête vis à vis du peuple indien, dont le mode de vie et les motivations sont présentées avec justesse, jusqu'au statut de squaw (jeu de mot acrobatique pour amateurs). Un film sans star, à l'interprétation passable, mais là n'est pas l'intérêt. Belle photo, superbes paysages et un script original : jolie réussite.

L'école des cocottes (Pierre Colombier, 1935)
Une jeune fille gouailleuse est prise en main par un professeur de bonnes manières et devient l'une des femmes entretenues les plus en vue de Paris. Sur un scénario qui rappelle (très) vaguement My fair lady, cette comédie désuète ne brille que par intermittences au gré de dialogues (parfois) spirituels. Plus que Raimu, scandaleusement sous-employé, c'est l'onctueux André Lefaur et l'exquise Renée Saint-Cyr qui tirent les marrons du feu. Mention tout juste passable.

Sans réserve (Without reservations, Mervyn LeRoy, 1946)
Une romancière à succès, en route vers Hollywood, croise sur son chemin un militaire, portrait craché du héros de son livre. Eh, John Wayne dans une comédie (très) légère ? C'est possible et ça fonctionne pas mal, avec une Claude Colbert toujours aussi pétillante à ses côtés. Joli road-movie, un brin misogyne, qui rappelle, en mode mineur, le New York-Miami de Capra. Du nanan pour un dimanche après-midi pluvieux.


Samson (Andrzej Wajda, 1961)
Adapté d'un roman de Kazimierz Brandys, Samson est le premier film de Wajda consacré à la seconde guerre mondiale dont le thème n'est pas la résistance polonaise. Le film suit l'itinéraire d'un jeune juif, sorti du ghetto de Varsovie, qui malgré ses efforts ne pourra y retourner et assistera, impuissant et avec un sentiment de culpabilité, à sa destruction. C'est l'occasion pour le cinéaste d'évoquer les relations compliquées entre juifs et polonais. Film fort et viscéral, controversé à sa sortie dans son pays car il montre une population polonaise soit indifférente, soit antisémite.




09/11/2010
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