Cauchemar post-apocalyptique (La route)
D'un roman aussi puissamment évocateur que La route de McCarthy, chaque lecteur s'est créé ses propres images, post-apocalyptiques et cauchemardesques. L'adaptation de John Hillcoat, du point de vue visuel, est une réussite. Autre point fort : l'interprétation, saisissante, de Mortensen et du jeune garçon. Hillcoat, qui a allégé la trame du livre, parfois répétitif dans sa narration, s'est méfié de deux dangers évidents : le spectaculaire démonstratif (il a eu raison) et l'émotion facile (il a peut-être eu tort). Reste que le thème de la fin de l'humanité est loin d'être le sujet véritable (tant mieux, parce que certaines scènes ont un air de déjà vu pour un cinéphile basique, notamment celles, nombreuse, où une menace non identifiée rôde à proximité). Non, le vrai thème est celui de la transmission entre un père et un fils, et cela nous vaut les meilleurs moments du film, tout à la fin. Là, où l'émotion, longtemps contenue, perce enfin.