La beauté d'une laide (La camara oscura)

La camara oscura est un film fragile, énigmatique, qui désoriente si on y cherche une vérité incontestable. Non, il faut se laisser emporter par son tempo lent et langoureux, se délecter de ses images panthéistes, savourer les silences et les regards, paresser dans cette propriété de l'Argentine rurale du début du 20ème siècle. Maria Victoria Menis a choisi une héroïne d'une grande laideur,timide et effacée jusqu'à disparaître des photographies de famille. Sa beauté est intérieure, nul ne pourrait la soupçonner. Ou alors un photographe de passage, qui saurait la révéler à elle-même. L'argument est ténu et propre à éveiller la peur des clichés : la célèbre beauté cachée des laids ! La réalisatrice, tout en délicatesse dans sa mise en scène, n'expliquera rien, ne donnera que quelques clés. Ce film est fragile et c'est le spectateur qui, au bout du compte, se fait son propre cinéma. Pas besoin de certitudes, sensations et impressions fugitives suffisent pour y trouver son bonheur. Dans une chambre noire, chacun est libre de voir derrière les apparences. Devant un écran blanc, également.



01/08/2009
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