La causticité en charentaises (Les invités de mon père)

Un excellent scénario fait souvent les très bons films, mais pas toujours. Les invités de mon père de Anne Le Ny est un bon exemple en la matière. L'histoire est brillante, d'une écriture dense et resserrée à la fois, concentrée sur les relations d'un frère et d'une soeur, face à un père sans tâche qui, d'un coup, se met à dérailler (ou pas, il reste une part d'ombre dans son mariage blanc avec une jeune femme sans papiers, bien trop jeune pour lui). L'histoire ne nous est montrée que du point de vue de ces deux bobos, la quarantaine confortable (Luchini et Viard, tout en nuances, eh oui), aux idées moins larges qu'il n'y semble de prime abord. Tout est subtil et délicieusement caustique dans le portrait de ces deux personnages dont tous les repères s'estompent devant "l'inconscience" de la figure paternelle (Aumont, superbe), jusqu'alors respectée faute d'être aimée. Le film, avec ses répliques vachardes, son ton politiquement incorrect, aurait tout plaire sauf que ... la mise en scène est amorphe de bout en bout et désole par son manque d'imagination. Filmé en charentaises, Les invités de mon père, avec son rythme pépère, n'exploite pas le quart de son potentiel. Trop bête !



29/03/2010
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