La funambule d'Istanbul (Lait noir)

Mais de quoi s'agit-il au juste ? D'un roman ? D'une autobiographie ? De la chronique d'une dépression postnatale ? D'un essai sur les femmes écrivains ? Eh bien, Lait noir est un peu tout cela à la fois et cette funambule de Elif Shafak (La bâtarde d'Istanbul, d'heureuse mémoire) réussit à passionner, amuser et réfléchir (les lecteurs masculins y trouveront aussi du grain à moudre) en passant sans effort de la gravité à la comédie. Un vrai tour de force que cet hymne à la complexité du genre féminin, incarnée dans le livre par de petites créatures intérieures qui hantent l'auteure. Sans oublier un djinn spécialisé dans la dépression qui s'invite dans la tête de la nouvelle maman. Doit-on choisir l'écriture et refuser la maternité ? Elif Shafak convoque un cortège de femmes écrivains pour trouver la réponse à cette question insoluble : Woolf, Beauvoir, Plath, Lessing etc. Construit de façon (faussement) anarchique, émaillé de scènes tordantes (les batailles homériques des créatures intérieures), écrit dans un style limpide et virevoltant, Lait noir est un vrai petit bijou. Comme quoi, on peut accoucher d'un excellent livre quelques mois après avoir donné la vie.




28/09/2009
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