Le démon dans sa peau (The killer inside me)

Quelque chose comme une vingtaine de films tournée depuis ses débuts, en 1990 : Michael Winterbottom est un stakhanoviste qui n'a pas peur de se frotter à des univers aux antipodes les uns des autres (quel point commun entre Un été italien et The killer inside me ?), quitte à brouiller son identité d'auteur. Le Texas des années 50, cher à Jim Thompson, auteur du (très glauque) Démon dans ma peau, ici adapté, est bien loin des jardins ou des terrains vagues anglais. L'ambiance est bien là, pourtant, poisseuse sous le vernis des institutions qui semblent régenter la vie sans problème. La violence n'en est que plus terrible, incarnée par un ange satanique, joué par un Casey Affleck phénoménal dont la voix rauque d'adolescent qui n'aurait pas encore mué est du genre tétanisant. Cette dérive SM suicidaire, où les cadavres s'amoncellent (un peu trop, sur la fin) est un engrenage bien huilé, auquel il manque un soupçon de grotesque (la musique décalée y participe un peu) pour donner le grand film malade qu'il aurait pu être. Tel quel, The killer inside me est un exercice de style et de mise en scène plutôt convaincant, avec certaines limites qui en atténuent l'impact.



15/08/2010
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