Le mystère d'une menteuse (La fille du RER)

40 ans de carrière, une petite vingtaine de longs-métrages, et très peu de fautes de goût : André Téchiné n'a plus rien à prouver, et pourtant, il parvient encore à nous étonner. Le voir s'attaquer à un fait divers, récent qui plus est, est en théorie plutôt inattendu de sa part. Mais La fille du RER, qui se veut une totale fiction bâtie autour d'un acte réel, qui a un temps défrayé la chronique, est loin d'être un film politique (quoique l'emballement des médias et l'empressement des autorités à condamner une agression non avérée est épinglée au passage). Depuis toujours, le cinéma de Téchiné s'intéresse avant tout à l'humain, dans toutes ses contradictions et son mystère. Lumineuse, Emilie Dequenne incarne cette menteuse, énigmatique et solaire, entourée d'acteurs splendides : Duvauchelle, Blanc, Demy, Elkabetz, Deneuve (mention spéciale). Téchiné joue sur les apparences et les faux semblants de façon troublante car sa mise en scène est à l'opposé, limpide et rayonnante. La fille du RER n'est pas de ces films qui se consomment sur le moment puis s'oublient aussi vite ; sa petite musique, diffuse, est de celle qui s'empare de vous sans en avoir l'air et ne vous lâche plus, longtemps encore après la séance. Parce que la question que le film pose est essentielle : au fond, quelle est notre identité profonde et qui sommes-nous vis à vis des autres ?



16/03/2009
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