Les joueurs de backgammon (The world is big)

Eastern Plays en mars, The World is big en juin, le jeune cinéma bulgare est enfin présent sur nos écrans. Avec deux films qui ont peu à voir l'un avec l'autre, le premier âpre et noir, le second optimiste et cathartique. Ce dernier a collectionné les récompenses dans les festivals et représenté son pays à l'Oscar du meilleur film étranger. Ce n'est pas une surprise, le  film de Stephan Komandarev est une ode balkanique pétrie de bons sentiments, réalisée à l'ancienne et prévisible des kilomètres à l'avance. Gentille, un brin naïve, cette oeuvre joue sur deux époques, celle de l'exil des parents au début des années 80, celle du retour au pays du fils amnésique, 20 ans plus tard. Pour relier les générations et jouer le grand-père philosophe, c'est l'immense Miki Manojlovic qui s'y colle, avec un talent tel qu'il fait (presque) oublier les maladresses et les incohérences d'un scénario délavé qui use et abuse des flashbacks. Sentimental et sucré, le film de Komandarev convainc le plus quand il quitte ses clichés de fable humaniste : dans le registre du réalisme, avec le quotidien d'une usine sous le régime communiste ; dans des scènes cruciales, quand les joueurs de backgammon mettent leur âme sur la table. Pour ces petits moments de grâce, trop rares, il sera beaucoup pardonné à The World is big (la traduction littérale du titre bulgare donnerait quelque chose comme Le monde est grand mais le salut se cache dans un coin).



10/06/2010
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