Moisson de vieux films (Juin/4)


L'éventail de Lady Windermere (Lady Windermere's Fan, Ernst Lubitsch, 1925)
Lubitsch chez Wilde. Très fidèle, brillant, un soupçon empesé. On aurait pu attendre un peu plus de fantaisie de cette adaptation trop sage. De façon surprenante, Preminger, à sa façon un fameux "son of a Lubitsch", livra en 1949 une version ironico-caustique de la pièce, avec une Jeanne Crain superbe. Plus Wilder que Wilde, et tout à fait réjouissante.

Piège mortel (Deathtrap, Sidney Lumet, 1982)
Un auteur dramatique, en mal de succès, reçoit un très bon manuscrit d'un de ses anciens élèves. Comment se l'accaparer sinon en faisant disparaître le jeune homme trop doué ? C'est le point de départ, mais les rebondissements vont s'accumuler dans cette comédie policière filmée de façon sobre par Lumet. L'origine théâtrale est évidente dans ce quasi huis-clos dont le duel Michael Caine/Christopher Reeve (l'un des deux est largement meilleur acteur que l'autre) rappelle celui du Limier de Mankiewicz. En moins brillant et plus prévisible, cependant. Un exercice de style pour le réalisateur de Serpico qui s'en tire bien sans atteindre les sommets.

Les rubis du prince birman (Escape to Burma, Allan Dwan, 1955)
Passage en Dwan facultatif pour cette oeuvrette de fin de carrière. Tourné pour la plus grande partie en studio, ce film d'aventures exotiques est assez ridicule et enfile tous les clichés du genre sans recul. Même pas kitsch et dénué d'humour. Barbara Stanwyck et Robert Ryan n'en peuvent mais.

La perle du Pacifique sud (Pearl of the South Pacific, Allan Dwan, 1955)
Virginia Mayo en maillot ! Bon, on ne s'excite pas, la vision n'est que fugitive dans ce conte rousseauiste qui flirte avec le ridicule sans y tomber tout à fait tant le propos est d'une naïveté désarmante. Tournée quelques mois seulement après Les rubis du prince birman, avec la même équipe, cette série B bénéficie au moins du talent de John Alton, le directeur photo de quelques chefs d'oeuvre de Minnelli et d'Anthony Mann.

Bonnes à tuer (Henri Decoin, 1954)
Sacré Larry, infâme personnage qui a invité à dîner les 4 femmes de sa vie, bien décidé à en trucider une, accidentellement bien sûr. Oui, mais laquelle ? Tel est l'objet de ce suspense psychologique et criminel, qui semble bien poussif aujourd'hui, mis en scène avec des moufles. Michel Auclair est plutôt pas mal et Danielle Darrieux se joue de ses rivales sans effort mais le film a vraiment, vraiment beaucoup vieilli.

La maîtresse de fer (The iron mistress, Gordon Douglas, 1952)
Un remarquable film d'aventures qui décrit La Nouvelle Orléans de 1825, lieu où l'ambition est sans limite. La maîtresse de fer en question est un couteau qui ne quitte pas le héros dont la route croise moult aigrefins et une vraie garce (seul mot qui convienne) aux yeux de braise. Les duels y sont légion, un notamment, filmé dans une obscurité trouée par la lumière intermittente des éclairs orageux. Virginie Mayo, fleur vénéneuse, vole la vedette à un Allan Ladd toujours aussi coincé.







30/06/2010
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