Moisson de vieux films (Septembre/2)


Macadam (Marcel Blistène, 1946)
Deuxième film de Blistène, supervisé par Jacques Feyder. Dans une veine poético-sordide, typique du cinéma français de l'immédiat après-guerre. Hôtel Bijou à Montmartre, un établissement de troisième ordre où se dénouent les intrigues. Françoise Rosay, la tenancière grande gueule, Andrée Clément, sa fille, visage de madone innocente, Paul Meurisse, escroc détraqué, Simone Signoret, fille à la vertu fluctuante. Atmosphère poisseuse sur le pavé luisant de Paris. Le destin veille au grain et la mort frappe au hasard. Grand film d'atmosphère.

Mr Hobbs prend des vacances (Mr. Hobbs takes a vacation, Henry Koster, 1962)
A t-on déjà vu James Stewart mauvais même dans un film quelconque ? La réponse est non et sa seule présence, celle de Maureen O'Hara, aussi, pour être juste, est une bonne raison pour ne pas ricaner devant ce gentil film de vacances. A voir pour quelques répliques bien senties et comme une analyse pertinente de la cellule familiale américaine du début des années 60. That"s all, folks.

La fille au pistolet (La ragazza con la pistola, Mario Monicelli, 1968)
Alors qu'elle a été déshonorée par le bellâtre Vincenzo, Assunta réclame qu'il l'épouse. Celui-ci refuse et s'enfuit en Angleterre. Elle part a sa recherche avec pour seul bagage un énorme pistolet et quelques victuailles. Cette farce se moque gentiment des traditions siciliennes en plongeant son héroïne dans un climat British hippie et libéré. Contraste assuré. Tout le film est basé sur le tempérament d'une Monica Vitti survoltée dont on oublie trop souvent qu'ellle n'a pas joué que pour Antonioni. Le scénario est parfois lâche, mais le rythme trépidant et la tornade sicilienne emportent tout sur leur passage.

Les jeunes filles de San Frediano (Le ragazze di San Frediano, Valerio Zurlini, 1955)
Il est toujours émouvant de découvrir, enfin, le premier film d'un cinéaste aimé. Atypique, cette oeuvre dans la carrière de Zurlini, hésitant constamment entre la comédie, le drame et la chronique de moeurs. Pas entièrement convaincant pour ces raisons, mais on apprécie la description vivante de ce quartier de Florence, son caractère provincial et ses portraits de femmes, toutes victimes d'un séducteur en série. Zurlini n'avait que 28 ans au moment du tournage. Eté violent, 4 années plus tard, lui permettra de signer un premier chef d'oeuvre.


Parlons femmes (Se Permettete parliamo di donne, Ettore Scola, 1964)
Il est toujours émouvant de découvrir, enfin, le premier film d'un cinéaste aimé (bis). Dans l'esprit des Monstres, en moins méchant mais aussi cynique, Parlons femmes est composé huit sketches, tous interprétés par Gassman le caméléon (juste énorme) et d'égale qualité. Une vraie merveille que cette collection de situations comiques, à la chute toujours surprenante. Les hommes, machistes, veules et hypocrites en prennent pour leur grade. Les femmes, certes légères, sont plus aimablement traitées, comme souvent chez Scola. C'est drôle, c'est immoral, c'est jubilatoire. Un bijou de comédie italienne.





27/09/2010
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