Suite japonaise (15)




L'homme qui ne vécut que pour aimer (Yasuzo Masumura, 1961).
C'est un peu Candide au pays des samouraïs que ce film historique de Masumura. Le héros de ce conte drolatique n'a qu'un but : rendre toutes les femmes du Japon heureuses et il parcourt tout le pays affrontant moult dangers et s'en sortant toujours par quelque artifice singulier.


Ce road-movie étonnant professe à sa façon une certaine philosophie de vie, épicurienne et joviale, dans un pays où les hommes sont tous obsédés par l'argent, symbole de reconnaissance sociale. Tour à tour vagabond, moine, taulard, notre héros, fils de notable, ne vit que pour le plaisir des sens séduisant des femmes, qu'à l'inverse des autres, il ne considère pas comme des "marchandises".


Ici, les samouraïs sont déchus, leurs lames rouillées ne servent plus qu'à protéger les puissants. Quant aux femmes, elles sont violées, vendues, voire abandonnées quand elles sont trop vieilles.


A la fin du film, fatigué par l'avidité et la cruauté des hommes japonais, notre Candide embarque vers d'autres rives avec pour but de découvrir une île qui ne serait peuplée que de femmes. Léger mais lucide et facilement transposable dans le Japon consumériste des années 60, ce conte cruel de Masumura est tourné dans un technicolor somptueux et mis en scène de façon limpide. Atypique dans l'oeuvre de Masumura, où la femme est souvent castratrice, L'homme qui ne vécut que pour être aimé est un vrai régal de cinéphile.



29/10/2009
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