Vivre un grand amour (Je l'aimais)

Que ceux qui n'ont jamais vécu, et perdu, un grand amour lui jettent la première pierre ! En adaptant Je l'aimais de Gavalda, Zabou Breitman prenait un risque considérable, le roman étant relativement peu riche en péripéties et en personnages pittoresques, comparé à Ensemble c'est tout. Le livre séduisait par son style, le film devait trouver un langage à lui, tout en respectant l'esprit. Après l'afféterie esthétique de L'homme de sa vie, Zabou ne commet pas cette fois la même erreur, la splendeur de sa mise en scène est entièrement au service de son histoire et la forêt ne cache pas l'arbre de la passion. Le grand amour est indicible et indéchiffrable -parce que c'était lui, parce que c'était elle- et reste un mystère. Ce mystère, il est le coeur du film et en fait toute la beauté. La cinéaste l'apprivoise, l'approche mais ne l'explique pas. Qu'elle soit remerciée pour ce cadeau inestimable et tant pis si certains passent à côté de l'essentiel, l'intensité et la singularité de cette incandescente passion se dissimulent dans les replis du film, dans les silences de Auteuil et Croze, beaux et désaxés comme des amants en perdition. Que ceux qui ont vêcu, et perdu, un grand amour leur jettent les dernières roses.



16/05/2009
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