Vous avez dit blizzard ? (Hypothermie)

Le commissaire Erlendur est de retour et, cette fois-ci, son enquête, il la joue en solo à propos d'un suicide pour le moins suspect. Drôle d'histoire d'ailleurs, qui n'est manifestement pas le thème majeur d'Hypothermie si ce n'est pour noircir encore le paysage avec des portraits saisissants d'individus aux coeurs aussi froids que les hivers islandais. Ce cher Arnaldur Indridason profite de la solitude de son policier pour lui faire déterrer de vieilles histoires non résolues de disparitions (encore des suicides ?) et surtout fouiller encore plus profond dans le passé personnel et tragique d'Erlendur, par ailleurs de plus en plus dans le dur dans ses relations avec sa progéniture et surtout son ex-femme. Les amateurs de polar pur et (Erlen)dur seront peut-être déçus par l'intrigue mais ceux qui aiment les atmosphères glaciales, d'un pessimisme intégral, y trouveront leur compte. C'est que Indridason s'y entend comme personne pour installer une ambiance polaire à peine relevée d'une ironie cinglante comme un vent du nord (sardonique, on peut le dire). Malgré la multitude de sujets qui émaillent ce nouveau polar (la vie après la mort, les place des fantômes dans les légendes islandaises, entre autres), notre Arnaldur ne perd jamais le fil, dans ce qui est, sans nul doute, le plus désespéré de tous ses livres parmi ceux qui ont été traduits jusqu'alors. Les dernières phrases d'Hypothermie (mais non, elles ne dévoilent rien !) ? "Il avançait à grands pas, cerné par le silence de la nature qui s'était endormie pour l'hiver. Bientôt, il avait disparu dans la brume glaciale." Blizzard, vous avez dit blizzard ?




13/02/2010
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