Incarnations passées et futures (Oncle Boonmee)

Palme d'Or ou Palme qui endort ? La fracture est nette entre ceux qui portent Oncle Boonmee aux nues et ceux qui le qualifient, pour résumer, de brouet inepte. Et pourquoi ne pas emprunter une troisième voie, celle de ceux qui ont aimé, parfois, ne se sont pas ennuyés, mais ont trouvé que le film était inégal. Il est bon de préciser avant toute chose qu'il s'agit du film le plus accessible d'Apichatpong Weerasethakul, comparé à Blissfully yours, Tropical malady ou Syndrome and a century. La preuve, c'est qu'on peut le résumer (un homme va mourir. Il voit ses incarnations passées et futures). Ce film est une sorte de trip, mais doux, rien à voir avec Enter the void (trip halluciné), Film Socialisme (trip barré) ou les trips de Caen. Tout fonctionne plutôt bien dans la première partie avec l'apparition progressive des êtres aimés et disparus d'Oncle Boonmee autour de la table pour une conversation qui ne manque pas d'intérêt et on a le bonheur de tout comprendre (si, si). La plus belle scène vient un peu plus tard avec la rencontre d'une princesse et d'un poisson-chat. Magnifique. La suite est plus confuse et il n'est pas interdit de décrocher avant les scènes finales, certes énigmatiques, mais qui surprennent agréablement par leur réalisme (c'est contradictoire, et alors ?) et un certain humour (sic). Moyennant quoi, à la question, Palme d'Or ou Palme qui endort ?, il est tout à fait possible de répondre : ni l'un ni l'autre, faites-vous votre propre religion. C'est lâche ? Non, honnête.



01/09/2010
26 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 9 autres membres