L'âme de l'Afrique du sud

Passionnante, l'oeuvre d'André Brink l'a toujours été. Du temps de l'apartheid, où ses livres disaient avec force la honte de ce régime raciste. Depuis l'avènement de la nation arc-en-ciel, l'écrivain a élargi sa palette, s'est permis de remonter dans l'histoire de son pays, d'y puiser des légendes mais, jamais, il ne s'est véritablement éloigné de sa vocation : parler de l'âme de l'Afrique du sud. Les deux courts récits (Dans le miroir et Appassionata) publiés par Actes sud sont a priori très différents, l'un narre l'histoire d'un architecte qui se réveille dans la peau d'un noir (rien à voir avec Agathe Cléry, qu'on se rassure), l'autre la passion dévorante et destructrice d'un compositeur pour une soprano. Les deux histoires se recoupent, chacune d'entre elles a à voir avec la violence, directe, dans un cas, avec une agression sauvage en guise de point culminant ; plus subtile, ensuite, avec la relation de frustration érotique entre deux personnages qui s'abandonneront peut-être à l'irréparable. De manière explicite ou en filigrane, l'Afrique du sud d'aujourd'hui, avec ses contradictions, son racisme larvé et ses flambées de violence, est au coeur des deux récits. Brink, jusqu'à son dernier souffle n'aura donc d'autre sujet que son amour/haine pour son pays meurtri. Le lecteur, une fois de plus subjugué ici par le style et l'art de conteur de l'écrivain ne s'en plaindra pas.




15/04/2009
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