Miller, père et fils (Je suis heureux que ma mère soit vivante)

Les frères cinéastes ne manquent pas, mais les films réalisés par un père et son fils sont plus rares. Il est assez tentant (et plutôt vain) de chercher dans Je suis heureux que ma mère soit vivante ce qui appartient à l'un ou à l'autre. Il y a quelques dialogues et scènes plutôt durs qui semblent effectivement un peu étrangers à l'univers habituel de Claude, mais disons que c'est un film à 4 mains et n'en parlons plus. Il est d'ailleurs difficile de l'évoquer sans déflorer des éléments importants de l'histoire. Le début est assez hésitant avec une interprétation maladroite mais le dernier quart d'heure est absolument saisissant, les allers et retours dans le temps superbement faits, les personnages dits secondaires très intéressants (le père, la voisine, la mère adoptive surtout), la direction du jeu des enfants remarquables (une constante chez Miller). Quant au fait qu'il soit inspiré d'un article de Emmanuel Carrère, ce n'est guère surprenant tant on ressent presque physiquement le style particulier de l'auteur de La classe de neige (que Miller a adapté avec bonheur). On peut reprocher certainement beaucoup de choses à Je suis heureux que ma mère soit heureuse (image médiocre, sautes de rythme) mais son style sec, son scénario qui va rarement où on l'attend et l'ambigüité de son analyse des liens de sang sont autant de raisons de lui accorder plus qu'une attention polie.



02/10/2009
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