Moisson de vieux films (Mai/1)


Les jeux sont faits (Jean Delannoy, 1947)
Une jeune femme riche, empoisonnée par son mari, et un opposant au régime en place, tué par un mouchard, tombent amoureux dans l'au-delà. Ils vont revenir sur terre pour 24 heures. L"adaptation d'un livre de J.P Sartre qui donne un scénario très dense, où le fantastique et le social se mêlent étroitement. La mise en scène pesante de Delannoy gâche un peu le plaisir, mais pas totalement. Micheline Presle est plus que parfaite.

Justine (George Cukor, 1969)
1. Adapter Le quatuor d'Alexandrie ? Drôle d'idée. 2. Cukor est arrivé au dernier moment sur le tournage après le licenciement du réalisateur prévu. 3. Cukor a 70 ans, en 1969. Ses derniers films seront Voyages avec ma tante (aïe), L'oiseau bleu (aïe, aïe, aïe) et Riches et célèbres (chouette).
Le film n'est pas catastrophique, simplement indigeste. Avec quelques beaux moments décadents, cependant (le carnaval), qui ne font pas oublier un scénario filandreux dans son ensemble. Tout l'aspect politique ne vient qu'à la fin et semble complètement plaqué et artificiel (il est douteux que Cukor s'y soit vraiment intéressé). En revanche, Cukor est fidèle à sa réputation d'homme "qui aimait faire tourner les femmes" et offre deux beaux rôles ambigus à Anouk Aimée et Anna Karina. Du côté des hommes, c'est nettement moins convaincant : Bogarde semble absent, Noiret ne fait que passer et York joue comme un jambon (un peu trop facile, ok).

La bourse et la vie (Jean-Pierre Mocky, 1965)
Un bon Mocky, presque sans maladresses techniques, dialogué par un Marcel Aymé encore vert. Le scénario n'a pas tellement d'importance relégué au second plan par les interprétations savoureuses de Fernandel et Jean Poiret et quelques apparitions croquignolettes de Galabru, Cowl, Carmet et consorts.

Les compagnons de la marguerite (Jean-Pierre Mocky, 1966).
Expert en rénovation de vieux manuscrits, Jean-Louis Matouzec n'est pas heureux en mariage et sa femme refuse le divorce. Il se résout alors à trouver un couple marié prêt à consentir à un échange et à utiliser ses talents de faussaire pour modifier les registres de l'état civil. Ainsi sera-t-il remarié illico presto sans avoir eu à divorcer. Mais l'inspecteur Leloup flaire l'escroquerie et décide de s'en mêler.
Une farce bien écrite, bien réalisée (ce n'est pas si courant chez Mocky), bien jouée (Blanche, Serrault, Rich). Quand Mocky tire à boulets rouges sur les institutions et, en particulier, le mariage, l'amoralité règne et ce n'est pas l'anarchie pour autant (voir ses films suivants pour la plupart trop vindicatifs). Une très bonne cuvée, gouleyante à souhait.


Le pays d'où je viens (Marcel Carné, 1956)
C'est entendu, le cinéma de Carné des années 50 n'a rien à voir avec celui d'avant-guerre (Prévert n'est plus là). Entre L'air de Paris et Les tricheurs, ses deux réussites majeures de l'époque, Le pays d'où je viens parait nettement plus faible. Ce conte de Noël destiné à booster la carrière d'acteur de Gilbert Bécaud est un vaudeville melliflu avec quiproquos et sosies comme ingrédients pour corser une petite romance à trois sous. Premier film en couleurs de Carné qui vaut avant tout par la séduction pétillante de Françoise Arnoul.


09/05/2010
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