Trois générations de femmes (Mères et filles)

Une station balnéaire, face à l'Atlantique, hors saison. Y a t-il endroit plus mélancolique ? Mères et filles tient une grande partie de son charme et de son élégance désuète de ce décor faussement paisible, qui lave les regards des lourds mystères du passé. Julie Lopes-Curval, s'attache aux portraits de trois femmes, de la grand-mère disparue et fantôme à la petite fille "exilée" revenue pour un temps, en passant par la mère qui ne sait pas aimer. La réalisatrice évoque la condition féminine à travers trois générations, dans une mise en scène parfaitement fluide, presque liquide, au gré d'un récit très écrit, littéraire même, qui adopte le flux et reflux des marées. Dans ce film de femmes, les personnages sont magnifiques, oscillant entre force peu commune et fragilité tragique. Marina Hands, Catherine Deneuve et Marie-Josée Croze, sont sublimes, debout dans une tempête intérieure qui peut les noyer à tout instant. Une fois le grand secret dévoilé, qui, au fond, n'était que prétexte scénaristique, ce poème aux effluves océaniques se retire vers le large emportant une émotion qu'il serait impudique de laisser échouée sur la plage.




11/10/2009
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