Une fois millénium (Millénium)
Phénomène d'édition, Millénium aura du mal à acquérir le même statut cinématographique. D'une part, parce que l'effet de surprise ne joue plus ; d'autre part, parce que le film est certes de bonne facture mais en aucun cas exceptionnel. L'enquête, sur les traces d'un serial killer, a des airs de déjà vu, et ses rebondissements, quoique efficaces sont archi classiques et peu valorisés par une mise en scène quelconque et une image aux couleurs sales. Le plus intéressant, à savoir la psychologie des personnages principaux -l'anti-capitaliste Robin des bois et la punkette hackeuse- passent largement au second plan. Dommage. Deux aspects déplaisants sont aussi à noter : une complaisance suspecte dans plusieurs scènes (le viol) et une morale douteuse qui dit sans ambages que les salauds doivent mourir et que ce n'est pas péché que de les y aider. Pétri d'ambigüité et fascinant par certains côtés (les moins exploités, hélas), Millénium, le film, est un raccourci de trois romans (même s'il n'est que l'adaptation du premier tome) dont il ne constitue, au mieux, qu'une introduction.
