Vive la comédie romantique française (L'arnacoeur)
L'air de rien, L'arnacoeur est un événement dans le cinéma français : la première comédie romantique totalement réussie. Le genre n'a jamais été maîtrisé ici, malgré quelques tentatives estimables (Hors de prix), à l'inverse des Etats-Unis dans les années 30 et 40 (Capra, Hawks et Preston Sturges) ou plus récemment en Angleterre. C'est un type de cinéma qui requiert deux qualités essentielles : le rythme et le timing. Sans compter le bon dosage avec un humour qui ne vient pas annihiler l'aspect romantique de la chose. Cette alchimie là, L'arnacoeur la possède en premier lieu par un scénario très bien écrit qui, bien que devant amener à la conclusion attendue, se doit de réserver mille et une surprises. Deuxième atout : Romain Duris, étincelant, tellement d'ailleurs qu'il arriverait presque à rendre Vanessa Paradis fade. Last but not least, les seconds rôles : outre Julie Ferrier et Helena Noguerra, parfaites, François Damiens se révèle une bombe hilarante dégoupillée qui emporte le film vers la "Screwball Comedy" de façon jubilatoire. L'arnacoeur rappelle opportunément que le cinéma léger n'a rien de honteux quant il est réalisé avec doigté et talent. Chouette, alors.
