Et qui pleure aussi ... (Un homme qui crie)

Avec le retrait, passager ou définitif ?, de Souleymane Cissé et d'Idrissa Ouedraogo, le tchadien Mahamat Saleh Haroun s'impose sans conteste comme le meilleur représentant du cinéma d'Afrique subsaharienne, qui a d'ailleurs du mal à exister, davantage pour des raisons économiques qu'artistiques.
Un homme qui crie est dans la continuité de Daratt et d'Abouna, ses films précédents. Contrairement à ce que son titre laisse entendre, c'est une oeuvre sur les douleurs intérieures, celles d'un homme qui ne vit que pour son fils et pour son métier, à la piscine d'un grand hôtel, drôle de vase clos dans un pays en proie à la guerre civile. Et cet homme devra faire un choix, impossible et cruel, sacrifier l'une de ses deux raisons de vivre. Et devenir un homme qui pleure.
Le sujet, celui d'une tragédie personnelle au milieu d'un drame collectif, est traité avec sobriété et douceur, certains diront avec austérité. L'analyse, très fine, de la psychologie de cet ancien champion de natation à qui il ne reste que la dignité fait tout le prix de ce récit à la sensibilité rare. Les rapports entre père et fils, complexes, sont une fois de plus au coeur du film d'Haroun. La scène finale, au bord du fleuve, est magnifique et poignante.



29/09/2010
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