Comme un voyage intérieur (Le dernier roi d'Angkor)
Jean-Luc Coatalem a des lecteurs fidèles, attachés aux pas de cet écrivain ailé, dont le voyage est la passion, amoureux de son style fluide, de son humour absurde, de sa légèreté grave, qui en font comme un suave cousin des grands anglo-saxons, Paul Theroux, par exemple.. Le changement de registre qu'il opère dans Le dernier roi d'Angkor déroute un peu mais le livre est tellement personnel qu'il en devient attachant, écrit dans une tonalité quasi modianesque, avec ses allers et retours de l'enfance à l'âge mûr et cette quête obsessionnelle du frère indochinois, en grande partie fantasmé. "Trouve et tu apprendras ce que tu cherches", dit un proverbe khmer, qui trace comme un fil rouge dans ce roman qui s'égare joliment dans le dédale d'Angkor, cette Atlantide terrestre recouverte par la jungle. C'est un bonheur de suivre Coatalem dans ce périple en Asie qui est aussi et surtout un voyage intérieur, dense, luxuriant et parfois douloureux.