Comme une tragédie grecque (Strella)
Comme une tragédie grecque, le scénario de
Strella est poussé jusqu’à l’extrême, sans craindre de se vautrer dans
le ridicule (c'est limite). Le film de Panos Koutras, réalisateur dans
le passé de L’attaque de la moussaka géante (sic), est sacrément gonflé
avec une histoire puissante, dérangeante, glauque jusqu’à
l’écoeurement, qui n’a pas peur de choquer dans un monde où se mêlent
la Callas et les travestis athéniens, et où un inceste tient autant de
l’amour que de la rage. Ce cinéma en fusion l’est davantage par ses
thèmes que par sa mise en scène, somme toute plutôt classique, bonne
idée, car sans cela, le film aurait pu aller au-delà de l’excès. Au
contraire, la modestie de la réalisation lui donne une authenticité
indéniable, un portrait de la Grèce et de sa capitale très sombre et
troublante, loin, bien loin des cartes postales ensoleillées pour
touristes, vision confortable à mille lieux de la vérité du quotidien.