D'art et d'essais (Invictus)

Un homme, une nation, un sport. Dans L'Afrique du Sud à peine sortie de l'apartheid (officiellement mais pas dans les têtes et les coeurs), la Coupe du monde de rugby et la victoire finale de 95 a servi de déclencheur. Elle n'a pas réglé tous les problèmes, loin de là, mais a aidé à faire évoluer les mentalités. Un pas gigantesque. Dans Invictus, Eastwood filme une utopie : la réconciliation des blancs et des noirs autour d'une aventure collective. Et il le fait avec la naïveté et le sentimentalisme de ceux qui croient le rêve à portée de main. Pourquoi lui reprocher de chercher l'émotion ? Pourquoi lui demander d'atténuer la grandeur d'un homme, Mandela (incarné par un Freeman fabuleux), qui a eu l'intuition que l'impossible était atteignable ? Invictus est une oeuvre que n'aurait pas renié John Ford : des grands sentiments (beaux plutôt que bons), de l'humour, du lyrisme, un sens aigu pour simplifier des situations complexes. En somme, tout ce qui fait d'un réalisateur un grand cinéaste populaire et porteur d'un message positif. Ce n'est pas un film sur le rugby (filmé comme du football américain), c'est une histoire qui plonge au plus profond de l'âme humaine, avec ses peurs, ses larmes et ses croyances. Le seul vainqueur est l'espérance et tant pis si certains trouvent cela angélique. Eastwood peut être fier de son film, d'art et d'essais.



17/01/2010
8 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 9 autres membres