Douceur de l'identité sexuelle (Le dernier été de la Boyita)

Il faut décidément suivre de près les cinéastes argentines dont le patronyme est d'origine russe (!). Après le très joli Puzzle de Natalia Smirnoff, au tour de Julia Solomonoff, avec Le dernier été de la Boyita, d'imposer sa propre douceur sur un sujet pourtant délicat et déjà plus ou moins traité, de façon très différente, par Lucia Puenzo dans XXY, celui de l'identité sexuelle. Le cadre ici a un rôle de premier plan. La pampa argentine, ce monde macho et fruste où être un homme signifie quelque chose. Le regard est celui d'une pré-adolescente qui se rapproche d'un jeune garçon dont la virilité va justement être mise à l'épreuve. Julia Solomonoff filme à hauteur d'enfance, avec une délicatesse touchante la découverte du corps et de ses mystères, loin du monde brutal des adultes. C'est la qualité première du film, cette volonté de suggérer plutôt que de montrer mais c'est aussi son talon d'Achille. Le dernier été de la Boyita manque de force de conviction et se perd parfois dans une trop grande pudeur. Il reste un joli film intimiste qui caresse les visages avec une certaine sensualité. On se contentera de cette esquisse qui se refuse à devenir tableau achevé.



12/09/2010
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