Du cul et du culinaire (Amours salées et plaisirs sucrés)
Une pincée de cul, une grosse louche de culinaire
: la recette d'Amours salées et plaisirs sucrés a le mérite d'être
appétissante. Encore faut-il posséder le tour de main pour la réussir,
et le réalisateur espagnol Joaquin Oristrell, victime d'un scénario sans
saveurs, se prend les pieds dans le plat. Ce Jules et Jim moderne n'est
même pas olé, olé, c'est de la cuisine de grand-mère, agrémentée de
quelques épices, susceptibles de relever la sauce. Pas audacieux pour un
sou, le film confond vitesse et précipitation et est aussi crédible que
Jean-Pierre Coffe vantant les produits frais d'un hard discounter. Tout
n'est à jeter au tout à l'égout (et les couleurs) dans cette comédie
décontractée et décomplexée, mais elle est mal dosée en poésie,
fantaisie, drôlerie et originalité, ne rayez pas la mention inutile, en
dépit des promesses de son sujet. Faute de repas gastronomique, il faut
se contenter d'un (très) plat du jour, dont l'addiction n'est vraiment
pas salée.