Epuration à l'italienne
Après Les cents pas -superbe-, Nos meilleures années -sublime-, et Une fois que tu es né -décevant-, Marco Tullio Giordana était attendu au tournant avec Une histoire italienne (titre français inepte). Le projet était alléchant, une chronique historique mussolinienne au goût de soufre avec le destin tragique de deux acteurs emblématiques de l'époque fasciste et, cerise sur le cadeau, La Monica Bellucci ! Autant l'avouer sans tarder, la mise en scène souffreteuse de Giordana, saturée de flashbacks incessants et la faible exposition de Monica rendent le film anodin pendant sa majeure partie. Reste une dernière demi heure (sur 2h30) fiévreuse, dans un climat délétère d'épuration, qui vient à point pour nous donner enfin l'émotion et la passion attendues, en un final Rosselinien de toute beauté. Ma che, cela valait le coup de patienter.