Gâteau breton
Quelle est la part d'autobiographie dans le Paris-Brest de Tanguy Viel ? Importante, sans doute, mais l'écrivain brouille les pistes, invente un roman dans le roman, et noie le poisson dans la rade de Brest. Comme d'habitude, l'écriture de Viel est à la limite du maniérisme, sauvée par un humour sous-jacent et une ironie qui peut être cruelle. Son amour de la Bretagne, tout du moins ses paysages, transparait derrière certaines sentences définitives et le lecteur s'amuse avec le romancier, dont la fausse humilité dissimule un sacré mordant et un style bien plus travaillé qu'il n'y parait. Paris-Brest et ses 180 pages, c'est un gâteau plus acide que sucré qui s'engloutit avec un bel appétit.