Guerre fantôme en Uruguay

Carlos Liscano est un auteur intriguant. D'une part, il a passé une dizaine d'années dans les geôles uruguayennes ; d'autre part son style n'a rien à voir avec celui de ses confrères latino américains. Dans "Souvenirs d'une guerre récente", son modèle, et il ne s'en cache pas, est "Le désert des tartares" de Buzzati. Le récit de cette guerre fantôme à des ennemis invisibles est évidemment une parabole sur l'absence de liberté, la soumission à une autorité etc, autant d'éléments qui rappellent l'univers carcéral qu'à connu Liscano. L'écriture, sans afféterie, à la fois factuelle et descriptive colle fidèlement au sujet. Reste que quand on décrit l'ennui, on court le risque d'ennuyer également le lecteur. C'est le cas !