Hommage pitoyable à la comédie italienne (Chez Gino)
Samuel Benchetrit a fait illusion, mais pas auprès de tout le monde, avec J'ai toujours rêvé d'être un gangster, surchargé
de références cinéphiliques. Avec Chez Gino, il touche le fond, empêtré
dans un hommage pathétique à la comédie italienne. Les ringards qu'il
décrit dans son film ne sont même pas sauvés par une éventuelle empathie
de sa part, ils sont lourds et lamentables, et laissés à leur triste
sort par le cinéaste. Ne lui faisons pas l'honneur de citer Scola qui,
dans Affreux, sales et méchants, laissait deviner chez ses personnages
un semblant d'humanité. Et puis, c'était drôle, très. Pas Chez Gino, qui
est sinistre, très. L'histoire du film dans le film ne fonctionne pas
du tout, et on ne fait plus la différence entre la nullité voulue et
involontaire de l'entreprise. Ne parlons pas de navet, ce serait faire
injure à cette plante potagère qui, elle, a du goût. Le plus triste est
de voir José Garcia, qui n'en peut mais, et surtout la racée Anna
Mouglalis, embarqués dans cette pitoyable galère.