Huis-clos entre femmes (Les secrets)

Qui a vu Satin rouge, sorti en avril 2002, n'a pu oublier ce splendide film de Raja Amari, alors âgée de 31 ans. Les secrets, 8 ans plus tard, confirme le talent de cette cinéaste tunisienne, dans un style radicalement différent. Le thème est un croisement improbable entre L'obsédé de Wyler et le film grec Canines, à la différence près qu'il se passe entièrement dans un univers féminin. Ce conte cruel, sous lequel on devine un plaidoyer pour l'émancipation de la femme tunisienne (c'est le point commun avec Satin rouge) et l'épanouissement de sa sensualité, est saturé de non-dits, de refoulements et de perversité latente. Un peu frustrant par son refus d'expliquer les secrets de ces femmes et peu disert sur leur psychologie, le film joue sur les mécanismes du huis-clos claustrophobe avec une douceur paradoxale dans la mise en scène, qui renforce son impact. On pourra trouver le dénouement excessif et peu crédible mais cette impression ne doit pas faire oublier les qualités d'une oeuvre singulière dans un pays où tourner des films personnels n'est pas chose aisée (voir le silence de Ferid Boughedir après Halfaouine et Un été à la Goulette).



30/05/2010
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