La nostalgie des années des possibles (Quartier lointain)

Le charme du manga de Taniguchi tenait en grande partie à son ancrage dans un Japon d'hier et, par conséquent, au côté étrange et "exotique" que l'on pouvait y trouver. Du coup, une transposition, plutôt qu'adaptation, dans la France de l'après-guerre, semblait pour le moins incongrue (blasphématoire ?). C'était le  sentiment au départ, avec la curiosité de savoir ce que cela pourrait bien donner. L'erreur étant d'oublier l'essentiel, le thème de Quartier lointain est intemporel : revivre sa pré-adolescence, aborder la fille dont on était secrètement amoureux, empêcher son père de disparaître à jamais, bref, changer l'histoire, sa propre histoire et celle de ses proches. Le film est étonnamment fidèle à Taniguchi, dans son déroulé comme dans son esprit, il évoque la nostalgie du passé, ces années des possibles, avec une réelle sensibilité. C'est un joli film assez doux, poétique sans mièvrerie, qui ne cherche pas à impressionner la galerie. Les jeunes acteurs sont parfaits, les adultes moins convaincants, Pascal Greggory, notamment, à côté du rôle, trop âgé et statique.



12/12/2010
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