La rage dedans (Rabia)

Sebastian Cordero, cinéaste équatorien de 38 ans, a réalisé deux premiers films qui sont restés inédits sur nos écrans. Avec Rabia, co-production entre le Mexique, la Colombie et l'Espagne, il a l'assurance de toucher un plus large public qui devrait normalement apprécier ce film aux qualités certaines bien qu'un peu frustrant, en définitive. Rabia appartient à plusieurs genres cinématographiques à la fois : film social, thriller, drame romantique, huis-clos fantastique ... Ce qui en fait l'intérêt, c'est son style, avec l'emprunt de la plupart des codes des films fantastiques voire d'horreur : musique oppressante, travellings avant dans le cou des personnages, jeux d'ombres inquiétants etc. Ouvert sur l'extérieur, pour planter le décor, le film se referme peu à peu dans cette drôle de maison, en partie inoccupée et où rôdent quelques rats bien gras. La mise en scène est prenante mais elle ne s'appuie pas hélas sur un récit suffisamment charpenté et souffre de quelques incohérences narratives. Le rôle de son sombre héros, qui a la rage dedans, de par son statut d'immigré latino dans une Espagne qui le méprise, n'est pas assez développé et la chronique sociale et familiale, qui pourrait être passionnante, est diluée dans l'atmosphère léthale que le cinéaste impose à mi-parcours. D'où cette frustration d'avoir vu un film qui privilégie largement la forme au fond, dans un exercice en fin de compte stérile, qui s'égare quelque peu en route.



02/06/2010
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