Maria Schell (1926-2005)
Maria Schell est née Margharete Schell-Noe en 1926 à Vienne d'un père écrivain et d'une mère actrice. Elle quitte l'Autriche au moment de l'Anschluss pour s'installer en Suisse. C'est là, en 1942, qu'elle fait ses débuts au cinéma après être apparue au théâtre dans Faust et Romeo et Juliette. Six ans plus tard, elle commence une carrière internationale. D'emblée, elle exprime moins la beauté bouleversante que la candeur, moins la séduction que l'ingénuité. C'est ce qui la vouera aux rôles dramatiques. Souffrante, éplorée, véhémente, victime désignée des destins torturés, elle est le contraire d'une femme fatale, mais plutôt une héroïne qui trébuche sur la fatalité. En 1954, elle obtient un prix au Festival de Cannes pour son rôle dans Le Dernier Pont de son compatriote Helmut Kaütner. En France, elle traverse au milieu d'autres vedettes, le Napoléon de Guitry pour incarner, bien sûr, l'Autrichienne Marie-Louise. Mais c'est surtout Gervaise de René Clément inspiré de L'Assommoir de Zola qui la fait connaître en France et elle apparaît aussi dans Une vie d'Alexandre Astruc inspiré de Maupassant. Elle délaisse les égéries littéraires françaises quand elle est engagée par la MGM après avoir joué dans Nuits blanches de Visconti. Elle rejoint alors Hollywood et tourne dans Les Frères Karamazov de Brooks, La Colline des potences de Daves et La Ruée vers l'Ouest de Mann. La quarantaine venue, elle revient en Allemagne et tourne de temps en temps en France (Le diable par la queue, Folies bourgeoises, La passante du sans-souci) avant de jouer les guest-stars dans Superman. Maria Schell s'est éteinte en avril 2005.