Moisson de vieux films (Avril/1)


Vu du pont (A View from the Bridge, Sydney Lumet, 1961)
Adaptation du théâtre d'Arthur Miller dans sa dimension de tragédie grecque. La communauté italienne de New York, l'immigration clandestine, le travail sur les quais, le machisme domestique, la jalousie ... Bavard et intense, le film ne s'affranchit pas d'un certain nombre d'archétypes psychologiques et peine à faire oublier son origine théâtrale. Lumet sur les terres de Kazan, la démonstration ne manque pas de force mais plutôt de finesse.

L'adversaire (Pratidwandi, Satyajit Ray, 1971)
Avoir 25 ans à Calcutta au début des années 70, sombre période pour le Bengale. Le héros de Ray est coincé entre son désir de s'intégrer, en trouvant un travail, et celui de dynamiter une société figée dans ses traditions, contradictions, compromissions, corruptions ... Beau film de Satyajit Ray, à la fois chronique familiale et sociale. Pas le plus brillant de sa filmographie mais l'un des plus engagés et des plus controversés à sa sortie.

Une petite soeur pour l'été (Nagisa Oshima, 1972)
Comme un film de vacances qui tranche avec le reste de la production d'Oshima. La recherche de paternité, théme principal du récit, ne semble qu'un prétexte pour déambuler dans l'île d'Okinawa, si différente du Japon "intérieur". Ludique, joyeuse, libertaire, pittoresque, une oeuvre sans tabou où une jeune fille de 15 ans boit du saké cul sec, où un tueur bavarde au soleil avec sa future victime, où une femme hésite à désigner le géniteur de sa fille en présence de deux anciens amants etc. Le film le plus détendu d'Oshima et l'un de ses meilleurs, également.

Nuit après nuit (Every Night at Eight, Raoul Walsh, 1935).
La jolie comédie que voici, au temps béni des stars de la radio. Ca pétille, ça chante (bien), ça badine et ça ne se prend pas au sérieux (avec un George Raft loin de ses rôles de gangster). Futile ? Absolument, et c'est le grand Raoul Walsh qui régale.


Julietta (Marc Allégret, 1953).
Roman de Louise de Vilmorin, adaptation de Françoise Giroud, avec Jean Marais, Dany Robin, Jeanne Moreau. Pas mal ! Mise en scène de Marc Allégret. Aïe, ça se gâte ! En fait, non, c'est du boulevard, mais primesautier et enrubanné de dialogues spirituels et littéraires. Une délicieuse comédie romantique qui finit bien.




06/04/2010
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