Moisson de vieux films (Juillet/4)


Que vienne la nuit (Hurry sundown, Otto Preminger, 1967)
Les amateurs de Preminger trouvent ce film indigne de son talent, car bourré de stéréotypes. Pas faux, mais ... Dans un premier temps, cette chronique sudiste d'immédiat après-guerre, quasi fresque, semble peu convenir à Preminger, proche de l'univers d'un Kazan. Le début est poussif et bavard mais permet de planter le décor : le cynisme des entrepreneurs blancs contre le bon droit des noirs, avec un relent de racisme rampant. Manichéen ? Pas autant que cela, le film explore les failles de tous ses personnages, nus jusqu'à l'os. Michael Caine, Jane Fonda, Faye Dunaway, entre autres, donnent de la chair et de la consistance à leurs rôles, plus ambigus qu'il n'y parait, de prime abord. La haine, le ressentiment et la frustration sont les carburants d'un film qui gagne en puissance à mesure que le drame se noue, au bout de 2 heures 20 passionnantes.

Sa dernière course (Salty O'Rourke, Raoul Walsh, 1945)
L'univers des courses hippiques et des petits malfrats. Un univers dans lequel Walsh est comme un poisson dans l'eau. Même l'histoire d'amour imposée est tout sauf mièvre. Du rythme, du suspense et une mise en scène au cordeau. Pas loin de valoir l'Ultime razzia de Kubrick.

Le sous-marin mystérieux (Mystery submarine, 1950, Douglas Sirk)
Au même titre que Taza, fils de Cochise ou Le signe du païen, une curiosité dans la filmographie de Sirk. Cette série B, film de guerre/espionnage, bien qu'alimentaire, aurait pu valoir le coup si le réalisateur s'était senti concerné. Comme ce n'est pas le cas, ce sous-marin coule au fil des minutes, avec son faux rythme et ses péripéties puériles.

Sammy going south (Alexander Mackendrick, 1963)
De Port Saïd à Durban, l'épopée d'un jeune orphelin anglais de 10 ans, le long des pistes africaines. Pas un film d'aventures, à proprement parler, plutôt un récit initiatique tragico/comique, un peu bancal quoique attachant. A l'image de son réalisateur, qui a peu tourné, tout en laissant quelques films épatants, en particulier dans sa période britannique (Whisky à gogo, L'homme au complet blanc, Tueurs de dame).


Lightning strikes twice (King Vidor, 1951)
Sans doute le film parlant le plus méconnu de King Vidor. Film noir, au suspense insidieux (la jeune épouse se demande si son mari n'aurait pas trucidé sa première femme) qui reste en deçà de ses possibilités. Le scénario manque de clarté et l'interprétation, d'intensité (Ruth Roman et Richard Todd). De belles scènes hitchcockiennes, cependant, dont une par nuit d'orage, dans une maison isolée. On y retrouve le thème de l'amour fou qui illumine La furie du désir ou Duel au soleil. En plus conventionnel et moins fiévreux.





28/07/2010
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