Mystérieux film liquide (Agua fria)
Paz Fabrega, 32 ans, incarne la nouvelle vague du
cinéma costaricain. Remarquez, comme on ne connaissait pas l'ancienne,
cela ne nous avance pas beaucoup. Son premier long-métrage, Agua fria,
est un drôle d'objet, que l'on pourrait situer entre Sofia Coppola et
Lucrecia Martel. Comprendre par là que la cinéaste préfère le symbolique
au narratif et qu'elle ne se donne pas la peine d'expliquer le pourquoi
du comment. Il est assez beau ce film liquide, la mer, omniprésente,
s'y révélant plutôt inquiétante avec ses serpents rejetés sur la plage. A
t-il quelque chose à dire pour autant ? Question récurrente dès qu'on a
à faire avec un récit (ou une absence de) qui traite du désoeuvrement
et de la solitude. Celles de la petite fille pauvre, qui invente des
mensonges pour se rendre intéressante, celles de la jeune femme riche,
oisive et mal dans sa peau. Et si elles n'étaient qu'une seule et unique
personne ? Toutes les exégèses sont possibles, on a beau attendre une
quelconque péripétie dramatique, il n'y en aura pas. Spectateur, à toi
de combler les vides et à imaginer un sens à ce conte sans histoire.