Prostituée occasionnelle (Slovenian Girl)
Damjan Kozole est le chef de file du jeune cinéma
slovène, si peu présent sur nos écrans, comme l'ensemble de la
production, pourtant passionnante, des pays de l'ex-Yougoslavie. Son
credo : le réalisme, un style direct, une certaine crudité et des
scenarii qui évoquent des sujets de société. Pas de souci moralisateur
pour autant, comme dans Slovenian Girl, où le réalisateur montre -la
prostitution occasionnelle d'une étudiante- mais ne veut rien démontrer.
Un effet collatéral du capitalisme débridé qui a succédé à la rigidité
du titisme ? On peut l'imaginer, mais Kozole ne filme pas des thèses,
seul le choix de son sujet laisse à penser qu'il a un message à
délivrer. Pour des yeux occidentaux, Slovenian Girl peut sembler pétri
de clichés (les racines en milieu rural loin de l'agitation de la
capitale, l'omniprésence de la mafia, le culte du rêve américain ...),
il n'en reste pas moins un film d'une grande efficacité, de surcroit
bien écrit et honnêtement mis en scène. Et son héroïne, la débutante,
Nina Ivanisin, est d'une vérité poignante.

