Récolte de vieux films (Février/2)


Les mystères d'une âme (Geheimnisse einer Seele, Georg Wilhem Pabst, 1926)
Un chimiste est hanté par un cauchemar récurrent dans lequel il tue sa femme. Traumatisé, à deux doigts de passer à l'acte, il va consulter un psychanalyste. Inspiré de faits réels, il s'agit du premier film à tenter d'illustrer les théories de Freud sur l'inconscient, toute la seconde partie du film étant consacrée à l'interprétation d'un rêve-cauchemar de dix minutes. La mise en scène de Pabst est limpide, alternant réalisme et expressionnisme.

Ni vu ni connu (Yves Robert, 1958)
Une adaptation d'Alphonse Allais, joliment troussée par un Yves Robert qui partage avec l'écrivain une vision goguenarde de la France profonde. Bon enfant et dépourvu de cynisme, contrairement au célèbre Clochemerle, le film est dominé par la figure de Blaireau, braconnier malicieux qui se joue de l'autorité. De Funès est littéralement déchaîné et montre, à l'occasion, qu'il est capable de jouer sur plusieurs registres.

Baccara (Yves Mirande, 1935)
Scénariste prolifique, Mirande a peu réalisé, seulement 9 films entre 32 et 40. Parti pour être une comédie sophistiquée à l'américaine -un mariage blanc qui se transforme en liaison amoureuse-, sans le savoir-faire adéquat, le film prend en fin de compte un tour amer et désabusé. L'intrigue est fortement inspirée du tout frais scandale Stavisky et se mue en dénonciation du cynisme et de l'affairisme d'une époque sans morale, lors d'excellentes scènes de procès. Jules Berry, dandy impécunieux au début, puis subitement enrichi, fait admirer toute la subtilité et l'onctuosité de son jeu. Une assez bonne surprise, en fin de compte.

Le voyou (Claude Lelouch, 1970)
Un film policier et policé. Pas d'esbroufe ni de caméra tournoyante. Et une très bonne surprise. Une histoire simple, racontée avec fraîcheur, malice et amoralité, avec un immense flashback au coeur du récit. Jean-Louis Trintignant y est ébouriffant de talent.


La vie, l'amour, la mort (Claude Lelouch, 1968)
Le titre, oh combien lelouchien, laisse craindre le pire, une choucroute garnie indigeste, comme le cinéaste nous en a servi si souvent. Que nenni ! Le film, qui s'inspire d'une affaire criminelle, est quasi documentaire dans son suivi d'un condamné à mort de son arrestation à son exécution. C'est sobre, rigoureux, presque aride. Malgré quelques maladresses ou impasses (pourquoi ce silence sur le racisme ambiant alors que le coupable est d'origine maghrébine ?), ce réquisitoire contre la peine de mort est convaincant, voire même poignant dans ses dernières scènes, le chemin vers la guillotine montré dans sa crudité comme un acte de pure barbarie.




16/02/2011
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