Rita Hayworth (1918-1987)
Le 17 octobre 1918 naît à Brooklyn une certaine Margarita Carmen
Cansino, qui sera connue plus tard sous le nom de Rita Hayworth. Dès
ses premières années, elle se produit dans la troupe familiale des
"Dancing Cansino" et danse notamment à 4 ans, avec éventail et
castagnettes, à l'occasion d'un récital à Carnegie Hall. Margarita
devient danseuse professionnelle à l'âge de 12 ans et elle se produit
jusqu'à 20 fois par semaine dans des night-clubs. Elle passe un bout
d'essai pour la Warner à 15 ans mais elle est écartée, considérée comme
"trop ronde et de front trop étroit." La Fox lui fait finalement signer
un contrat à condition qu'elle adopte le prénom de Rita et qu'elle
suive un régime, des cours de diction et de maintien. Elle danse dans
son premier film L'enfer en 1935 et tourne ensuite plusieurs films de
série B où elle incarne des filles exotiques, mexicaines, égyptiennes,
russes...A la fin de son contrat, Rita est totalement remodelée par
Edward C. Judson, qu'elle épouse, chirurgie esthétique et changement de
teinte de cheveux à la clé. Le nom de Rita Hayworth apparait pour la
première fois au cinéma en 1937 dans Criminals of the air, film suivi
d'une douzaine d'autres, de piètre qualité, mais qui lui permmettent
d'acquérir un certain métier. Elle se fait enfin remarquer dans Seuls
les anges ont des ailes (Howard Hawks) en 1939 et elle confirme sa
notoriété naissante dans Suzanne et ses idées (George Cukor). Du jour
au lendemain, Rita va devenir star grâce à son role dans The strawberry
blonde (Raoul Walsh) en 1941. Suivent Arènes sanglantes (Rouben
Mamoulian) et des comédies musicales comme L'amour vient en dansant et
O toi ma charmante avec Fred Astaire. Divorcée et remariée à Orson Welles, Rita Hayworth tourne La reine de
Broadway avec Gene Kelly en 1944. Après la naissance de sa première
fille, elle est de retour sur les plateaux avec Gilda (Charles Vidor),
oeuvre phare de sa filmographie. Alors que leur mariage bat de l'aile,
Orson Welles offre à Rita le rôle de La dame de Shanghai qui devient
blonde platine pour l'occasion. Le film est un désastre financier
surtout dommageable pour Welles tandis que sa désormais ex épouse
tourne Les amours de Carmen, L'affaire de Trinidad, Salomé (William
Dieterle), La belle du Pacifique. En conflit avec son troisième mari,
le prince Ali Khan, elle passe alors des moments difficiles avec un
quatrième mariage calamiteux et de mauvais choix de carrière (elle
refuse La comtesse aux pieds nus et Tant qu'il y aura des hommes). Elle
revient en 1957 avec L'enfer des tropiques et se distingue encore dans
La blonde ou la rousse (George Sidney), Tables séparées, Ceux de
Cordura (Robert Rossen), Du sang en première page. Mariée une cinquième
fois, son déclin s'amorce au début des années 60 avec les conséquences
physiques et comportementales de son penchant pour l'alcool et
l'apparition des premiers symptômes de la maladie d'Alzheimer. Après
Les joyeux voleurs, elle tourne Le plus grand cirque du monde (Henry
Hathaway) et apparait notamment dans Sur la route de Salina (Georges
Lautner). Son dernier rôle date de 1972 dans La colère de Dieu. En
1980, la maladie d'Alzheimer est diagnostiquée et elle est placée sous
la tutelle d'une de ses filles. Elle s'éteint le 14 mai 1987 à New York.