Serial schizophrène (Le caméléon)
Traitement médiocre d'un sujet en or. Que dire d'autre ? Le caméléon est l'histoire vraie de cet imposteur, manipulateur, usurpateur d'identités, qui va jusqu'à prendre la place d'un adolescent disparu, dans une famille américaine. Jean-Paul Salomé, le réalisateur, s'intéresse moins à la personnalité fascinante de ce serial schizophrène qu'à la misère sociale et affective d'une mère et de ses rejetons dans la Louisiane profonde. Un changement de focale qui désamorce l'intérêt, tant ce portrait est outré avec des performances d'acteurs qui ne le sont pas moins (pauvre Ellen Barkin, qu'on a tant aimée dans le passé). Marc-André Grondin, lui, est crédible, mais pas très gâté par le scénario qui tente de garder le mystère de son personnage tout en donnant quelques clés, quand même. La présence du FBI parachève la transformation de l'étude psychologique en (mauvaise) série télévisée américaine, le thriller qui en résulte n'ayant aucun intérêt. Le véritable caméléon vit aujourd'hui quelque part en France, marié, avec deux enfants. Heureux sans doute, de s'être sorti de ce drôle de trip qu'a été sa jeunesse. Comment ? Ca ferait un bon film, mais avec un metteur en scène de talent, cette fois, par pitié.
