Sinistre Amérique rurale (Winter's bone)
Alors comme ça, Winter's bone a eu le prix du
meilleur scénario au festival de Sundance ? Parce qu'il y a un scénario ?
Désolé, mais ce n'est pas évident de prime abord. Ce qui est certain
que c'est un film qui mérite son label "Sundance", le prototype d'un
certain cinéma indépendant américain, genre Frozen river, âpre, rude et
soi disant réaliste. Une plongée dans une Amérique rurale, précaire, qui
cherche à éviter les clichés, soit, mais dont la réalisation manque
singulièrement d'ampleur. Il y a une tonalité sinistre dès le départ et
Debra Granik s'y tient, jusqu'au bout. C'est monocorde, d'une sale
tristesse, mais pas de celles qui émeuvent, parce qu'il y quelque chose
qui sonne artificiel là dedans. Quant à y voir des réminiscences de
Délivrance de Boorman, comme certains l'affirment, ce sera sans
commentaires. Trop énorme, la comparaison. Le film tient exclusivement
sur les épaules de Jennifer Lawrence, qui est presque de toutes les
scènes. Elle est épatante, cette fille là. Chapeau bas ! La seule
éclaircie dans un film gris et laborieux.