Suite japonaise (8)

Shōhei Imamura (今村 昌平) est né le 15 septembre 1926 à Tōkyō au Japon et mort le 30 mai 2006 des suites d'un cancer du foie.
Figure de la nouvelle vague japonaise, il fut découvert en France au début des années 1960 avec La Femme insecte (Nippon konchuki, 1963). Il reçut deux Palmes d'Or au Festival de Cannes : la première en 1983 pour La Ballade de Narayama et la seconde en 1997 pour L'Anguille (Unagi).

Désir innasouvi (1958).
Une sorte de Pigeon ou de Tueurs de dames à la japonaise. Cette histoire de pieds nickelés creusant un tunnel pour mettre la main sur un stock de morphine est traité de façon burlesque par Imamura qui en fait un conte cruel et fatal. L'une des seules occasions de rire devant une oeuvre du cinéaste.
Cochons et cuirassés (1961).
Imamura applique sa préoccupation principale : "marier la partie inférieure du corps humain et la partie inférieure du corps social." Il flotte comme un parfum d'apocalypse porcine dans ce film inénarrable et infréquentable du plus iconoclaste des cinéastes japonais. Entre prostitution et guerre des gangs, Imamura dresse un portrait effrayant du Japon de l'après-guerre, marqué par un anti-américanisme violent. Puissant et parfois confus pour les spectateurs occidentaux.
La femme insecte (1963).
Portrait d'une Madame Claude nippone, de son village reculé à la grande ville où règne le capitalisme le plus débridé. Imamura inscrit fortement l'itinéraire de son héroïne dans l'histoire du Japon et fait montre de son cynisme habituel ne reculant pas devant les scènes les plus sordides. Son art de l'ellipse temporelle (qu'il partage avec d'autres grands de son pays, de Naruse à Mizoguchi), est époustouflant.



18/08/2009
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