Un jour à tuer (Ordinary people)
Très actif, le cinéma serbe est peu présent sur nos écrans. En ce mois d'août, les spectateurs français auront pourtant pu voir Charleston & Vendetta, flamboyant et exubérant, et Ordinary people, sec et minimaliste. Autant dire deux films situés à deux extrêmes. Ordinary people raconte la journée de soldats en lutte contre des terroristes qui menacent l'intégrité du pays (dixit la propagande officielle). Un jour à fumer, à boire,...à tuer. Chronique d'une routine annoncée pour ces militaires pas plus monstrueux que la moyenne. Vladimir Perisic filme de façon neutre des exécutions sommaires, sans moralisation, sans émotion. Une cigarette, une gorgée d'eau puis une balle dans le dos d'un ennemi de la patrie. Chacun y trouvera évidemment matière à réflexion sur la barbarie humaine ou comment un individu normal peut-être amené à commettre des actes horribles sans état d'âme particulier, couvert par l'obligation d'obéir aux ordres. S'il est inconcevable de remettre en cause l'honnêteté du propos, on peut aussi avancer que ce type de cinéma a ses limites et que son parti pris d'austérité intégrale peut être aussi synonyme d'ennui poli.