Un tour de manège avant l'orage (Cirkus Columbia)
Après des expériences plus que mitigées, en
France (L'enfer) et aux Etats-Unis (Eyes of war), Danis Tanovic revient
avec bonheur à ses racines bosniennes avec Cirkus Columbia. Le film, au
propos volontairement modeste, s'il n'a pas les qualités comiques et
absurdes de No man's land n'en est pas moins son contrepoint, en creux,
mélancolique et pessimiste, alors que les nuages noirs de la guerre
menacent. Ce n'est pas une véritable comédie, bien que quelques
ingrédients "italiens" et clochemerlesques y figurent, pas plus qu'un
drame, même si l'on pressent que les différences ethniques et
idéologiques vont bientôt laisser la place à des haines féroces. Nous
sommes plutôt dans une chronique douce/amère, entre deux eaux, alors que
le titisme vient de disparaître et qu'il fait encore bon se baigner
dans la rivière, au plus chaud de l'été. L'orage va éclater, il ne reste
qu'un moment pour se souvenir des jours paisibles. Et faire un dernier
tour de manège au Cirkus Columbia.