Un trou perdu d'Uruguay (Sale temps pour les pêcheurs)

Le cliché, concernant l'Uruguay, est tenace : un petit pays, coincé entre deux géants, le Brésil et l'Argentine, qui tente tant bien que mal d'exister. Même chose du point de vue cinématographique : les films produits n'y sont pas légion, mais en général ils sont plus qu'intéressants, dans un registre doux/amer teinté d'un humour mélancolique (25 watts, Whisky, Les toilettes du pape, ...). Sale temps pour les pêcheurs est le premier long-métrage d'Alvaro Brechner, 35 ans, et cadre parfaitement avec cette idée préconçue et sans doute caricaturale de la production locale. L'histoire se passe dans un trou perdu d'Uruguay, avec l'arrivée en ville (!) du prétendu champion du monde de lutte libre qui risque fort d'éclipser l'événement annuel : la grande semaine de la pêche. Le film se focalise sur le personnage du manager/organisateur, minable individu qui promet sans cesse un argent qu'il n'a pas. C'est un peu l'Amalric de Tournée, en plus pathétique et escroc. Alvaro Brechner témoigne d'une tendresse touchante pour ce loser perpétuel et on est prêt à le suivre malgré une mise en scène un tantinet apathique qui colle bien, cependant, avec l'atmosphère provinciale alanguie. Dans un contexte social difficile, sur lequel le réalisateur n'insiste pas, Sale temps pour les pêcheurs est un film humble et digne, qui mérite d'être vu par les aficionados du cinéma latino-américain.



02/03/2011
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